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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 17:17

Nous avons faits sonner le réveil, car aujourd’hui Raphaël prend un cours de Kemençe avec Neva. Pendant ce temps J’irai me faire couper les cheveux. C’est drôle en Turc coiffeur se prononce pareil et s’écrit « kuaför », il y a pleins de mots français dans la langue turque : afiş, şarküteri, franbuas, kürdan, müzisyen, şoför (ş= ch , u = ou, ü = u, ç = dch, c= dje, ö = eu), nous nous amuserons à les repérer tout au long du voyage.

Après être entrée chez un kuför pour homme, je trouve un endroit qui semble convenir, j’ai appris quelques phrases et quelques mots dans le guide de conversation, mais finalement le langage corporel me sera plus utile !

Un homme petit, la cinquantaine bien sonnée, très chic, entreprend de me rafraichir, et au bout d’un moment alors que je trouve que j’ai la coupe légèrement ébouriffée et sans brushing que j’aime, je fais signe que c’est « super » et je me lève, d’une main ferme il me plaque au fauteuil, éclate de rire, reprend son travail et je ressort avec un brushing de starlette hyper sophistiqué. Et finalement ça me fait rire aussi, au moins je n’ai ni gel, ni laque, je m’en sors plutôt bien, avec une coupe qui ne me va pas si mal. Les 70% d’humidité de la ville feront vite la peau à cette coupe de midinette.

Je rejoins R., Murat et Neva pour déjeuner, aucun de nous ne parle vraiment bien anglais, mais nous arriverons tout de même à échanger et passons un très bon moment. Comme d’autres nous le disent, la pression Islamique devient très forte, pour Neva ce n’est pas toujours facile d’exercer son métier de musicienne, et elle s’est déjà vu refuser l’accès à des plateaux sur lesquels il était pourtant prévu qu’elle joue ! Il semble assez évident qu’Erdoğan va gagner les élections, et cela désole nos amis. Le quartier dans lequel nous sommes est un ilot, laïc, « moderne » mais isolé, ici c’est tout à fait vivable pour eux (et pour nous !) mais l’inquiétude est là tout de même. (Juliette, notre coloc qui bosse pour une organisation catho, nous dira que la pression sur les chrétiens devient vraiment très forte, l’aspect multiculturel, laïc et pluriel de la Turquie est un combat quotidien pour les minorités).

Nous allons ensuite visiter le quartier Üşküdar, au nord de Kadiköy, sur la rive asiatique toujours. Il est réputé pour être très religieux, mais nous ne verrons pas beaucoup plus qu’ailleurs des gens en tenue religieuse (beaucoup moins qu’à Fatih par exemple). Nous cherchons la mosquée « Sakirin », une mosquée moderne dont l’intérieur a été dessiné par une femme. Nous voyant perdu, un petit monsieur, (dans les 70 ans) nous fait signe de le suivre, nous le suivrons à peine tant il trottine vite dans cette montée interminable sous un soleil de plomb (parfois il sort un mouchoir bien repassé de sa poche pour s’éponger le front), et il nous laisse juste devant la mosquée, avant de redescendre tout droit par là où nous sommes venus, ce n’était pas du tout son chemin !

Merci beaucoup Monsieur.

La mosquée Sakirin Camii, peut-être parce que dessinée par une femme, n’a pas de « placards à femme » au fond de la salle de prière, mais de larges et clairs balcons.

Istanbul. Jour 5 (le vrai) : leçon de musique, coups de ciseaux et Sakirin
Istanbul. Jour 5 (le vrai) : leçon de musique, coups de ciseaux et Sakirin
Istanbul. Jour 5 (le vrai) : leçon de musique, coups de ciseaux et Sakirin

Nous nous reposons un  moment dans la mosquée, avant de redescendre par les ruelles de ce quartier assez populaire, où comme partout les gens sont gentils, hospitaliers et nous indiquent notre chemin avec de grands sourires. Un gamin d’une dizaine d’année répondra hilare, dans un anglais parfait à notre demande  d’itinéraire en turc « petit nègre » !

Sur le bord du Bosphore, de grandes tables sont dressées au frais de la commune et des gens font la queue pour partager "Iftar", le repas de rupture du jeûne, à moindre coût et ensemble.

 

Istanbul. Jour 5 (le vrai) : leçon de musique, coups de ciseaux et Sakirin
Istanbul. Jour 5 (le vrai) : leçon de musique, coups de ciseaux et Sakirin

En rentrant à l’appart, nous trouvons dans la boite mail, la non réponse du loueur de voiture, du coup nous décidons de changer nos plans, quand ça veut pas, ça veut pas ! Pas de Cappadoce, mais plutôt la Mer Noire, et peut-être Bursa. Au déjeuner, Murat et Neva nous ont raconté avoir mis 7h à ne pas faire 100km, un jour qu’il voulait quitter Istanbul à cette même période de fin de Ramadan, cela ne nous encourage pas à persister.

Istanbul. Jour 5 (le vrai) : leçon de musique, coups de ciseaux et Sakirin
Istanbul. Jour 5 (le vrai) : leçon de musique, coups de ciseaux et Sakirin
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